Sommaire
I. La chasse aux sorcières comme politique de terreur
Trier et éliminer les femmes qui dérangent
« La répression des sorcières répond à une peur, largement fantasmée d’un pouvoir des femmes, née d’une réalité diffuse et dont les hommes semblent prendre une conscience plus aiguë vers la fin du 15e siècle : la place grandissante des femmes dans l’espace social tout au long du Moyen Age. »
Armelle Le Bras-Chopard2
« Jamais dans l’histoire les femmes n’ont été victimes d’une attaque si massive, organisée à l’échelle internationale, avec l’agrément de la loi et la bénédiction de la religion. »
« En anéantissant parfois des familles entières, en faisant régner la terreur, en réprimant sans pitié certains comportements et certaines pratiques désormais considérés comme intolérables, les chasses aux sorcières ont contribué à façonner le monde qui est le nôtre. Si elles n’avaient pas eu lieu, nous vivrions probablement dans des sociétés très différentes. »
2. Asseoir la domination masculine et la soumission des femmes en société
II. La colonisation : entre esclavage et conquête des corps féminins
« Pendant des siècles, la reproduction de la force de travail indispensable au système capitaliste a reposé sur le vol des ventres des femmes africaines et malgaches »
III. Le Code Napoléon comme système de domination
“La femme et ses entrailles sont la propriété de l’homme, il en fait donc ce que bon lui semble”
Code Napoléon, 1810
- Le « crime passionnel » : « le meurtre commis par l’époux sur son épouse, ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant délit [adultère] dans la maison conjugale, est excusable », article 336 du Code pénal de 1810.
- le double standard de l’adultère : s’il est commis par un homme, celui-ci est passible d’une amende, s’il est commis par une femme, celle-ci risque une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans (article 337 du Code pénal de 1810).
- l’article sur le « devoir conjugal », qui promulgue l’exigence d’une vie sexuelle régulière au sein du mariage, légalise le viol conjugal (1810)
- l’interdiction de divorcer en 1816
- 1938 pour que l’incapacité civile des femmes soit levée. Elles obtiennent le droit de posséder une carte d’identité/un passeport ou encore d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari.
- 1965 pour que les femmes puissent travailler sans l’autorisation de leur mari.
- 1975 pour l’abrogation du crime passionnel : il n’est plus une “circonstance atténuante” aux yeux de la loi pour tuer sa femme
- 1990 pour qu’on officialise l’existence du viol conjugal.
« Cette inégalité des personnes en vertu du sexe déclaré à l’état civil, a été à l’origine de mouvements, qui à partir de la fin du XIXe siècle, ont été désignés sous le terme de féministes. Les luttes issues de ces mouvements ont progressivement, fait reculer la domination masculine dans le droit. »
Françoise Gaspard6
Conclusion
Sources
- Sexe, Race et colonies, Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Dominic Thomas, Christelle Taraud, 2018
- Les putains du Diable. Procès des sorcières et construction de l’État moderne, Armelle Le Bras-Chopard, 2016
- Caliban et la Sorcière, Sylvia Federici, 2004
- Sorcières, la puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, 2018
- Le ventre des femmes, Françoise Verges, 2017
- Les enjeux internationaux de la parité, Françoise Gaspard, 2000