Juin, c’est le mois des Fiertés ! Selon un sondage d’Ipsos datant de juin 2023, 18% des personnes nées après 1997 en France s’identifient comme LGBTQ+1. La pluralité de sigles utilisés met en lumière les identités et expériences plurielles des personnes qui ne sont pas dans la norme majoritaire. Mais que veulent dire ces acronymes ?
Sommaire
📊 Les chiffres clés
de la population mondiale s’identifie à la communauté LGBTQ+
de la Gen Z s’identifie à la communauté LGBTQ+ contre 4% chez les Baby-Boomers
de la population adulte du Brésil s’identifie comme LGBTQ+ contre 4% au Pérou. Cet écart peut s’expliquer par une différence de visibilité.2.
👀 Par ici l’explication
À la naissance, les bébés possèdent des caractères sexuels : on parle de sexe assigné à la naissance, qui correspondent (ou non) à la manière dont ils se perçoivent et se sentent en grandissant, on parle alors d’identité de genre. Au cours de leur vie, les individus développent de l’attirance (ou non) envers certaines personnes en fonction de leur genre ou de leur personnalité : on parle d’orientation sexuelle.
1) Le sexe biologique : comment on naît
Le sexe biologique : c’est le sexe assigné à la naissance en fonction de nos caractères sexuels et biologiques (organes génitaux, chromosomes…). On peut avoir :
- des caractéristiques masculines (pénis, certains taux d’hormones…)
- des caractéristiques féminines (vulve, utérus …)
- ou être intersexe : des caractéristiques sexuelles masculines et/ou féminines. Près de 1,7% de la population mondiale est concernée3
2) L’identité de genre : qui on est
On peut définir le genre comme étant « le sentiment d’appartenance des individus à une identité féminine, masculine, non-binaire ou autre »4. Et quand on en parle, il faut prendre en compte 2 facteurs :
- L’identité de genre : c’est ce que l’on ressent. On peut se sentir homme, femme, les deux, ni l’un ni l’autre ou encore un autre genre.
- Si l’identité de genre et le sexe biologique ne concordent pas, la personne est transgenre (traitement hormonal/chirurgical ou non) => on dit “trans”
- Si l’identité de genre et le sexe biologique concordent, la personne est cisgenre => cis
L’expression du genre : c’est ce qui montre notre genre au monde extérieur. Cela peut être à travers les pronoms qu’on utilise (il, elle, iel…), la façon dont on s’habille (jupe, accessoires…), les cheveux et poils etc.
3) L’orientation sexuelle et romantique : qui on aime
- L’orientation sexuelle n’est ni liée au sexe biologique, ni au genre. On peut la définir comme l’attirance et le désir que l’on ressent (ou pas) pour autrui5. Ainsi, il existe:
- L’hétérosexualité, attirance pour un individu du sexe/genre opposé,
- L’homosexualité, attirance pour un individu du même sexe/genre,
- La bisexualité, attirance pour les deux,
- La pansexualité, ne pas prendre le genre de l’autre en considération
- L’asexualité, ressentir peu ou pas d’attirance sexuelle pour un autre individu
- Etc.
- L’orientation romantique, quant à elle, se définit par l’attirance émotionnelle et romantique envers une autre personne. Pour beaucoup, identité sexuelle et romantique concordent.
[efn_note]“La licorne du genre”; TSER[/efn_note]
🔎 Plus concrètement
Déchiffrons l’acronyme : LGBTQIA+
- L : lesbienne (une femme qui aime une femme) 🟡
- G : gay (un homme qui aime un homme) 🟡
- B : bisexuel (une personne qui aime les hommes, les femmes, et les autres genres) 🟡
- T : trans (une personne dont le sexe assigné à la naissance ne correspond pas à son identité de genre) 🟢
- Q : queer (une personne en questionnement ou ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre minoritaire et qui réclame le droit à la différence) 🟡🟢
- I : intersexe (personne présentant des caractères sexuels considérés comme à la fois féminins et masculins visibles dès la naissance, ou à partir de la puberté)
- A : asexuel (qui ne ressent pas ou peu d’attirance sexuelle) 🟡
ou agenre (ne s’identifie à aucun genre) 🟢
ou encore aromantique (pas ou peu d’attirance romantique) 🟡 - + : toutes les autres identités de genre ou orientations sexuelles 🟢🟡
Légende :
🟢 identité de genre
🟡 orientation sexuelle et/ou romantique
Le saviez vous ? Jusque dans les années 80 et 90, on utilisait l’acronyme GLBT et non LGBT. À cette époque, les lesbiennes étaient sous-représentées dans le mouvement et les médias. C’est seulement lorsque le sida est devenu un sujet de santé publique (années 1980) et grâce au militantismede la communauté lesbienne que l’acronyme s’est transformé en LGBT puis en LGBTQ+ actuellement6.
Faut-il dire LGBT, LGBTQ+, LGBTQIA+ ?
- L’acronyme LGBT est celui le plus communément entendu et englobe les identités lesbiennes, gay, bisexuelles et trans. Certaines personnes ne s’y sentent pas représentées.
- LGBTQ+ : ajouter le « Q » et le « + » rend l’acronyme plus inclusif car il prend en compte les personnes queer (qui englobe toutes les différences de genre et d’orientation) et en questionnement.
- LGBTQIA+ : cette version inclut un plus grand éventail d’identités. Il existe encore d’autres versions. Chaque ajout vise à inclure davantage de spectres de genre et de sexualité.
Il n’y a pas une bonne manière de faire. Il est préférable de s’adapter à son audience ainsi qu’à son objectif (contextes académiques, militants…).
💃 Ça bouge par ici !
- Dans le monde, 37 pays ont légalisé le mariage pour les personnes homosexuelles : l’Estonie et la Grèce sont les derniers en lice ! Le Lichtenstein va le légaliser pour le début de l’année 2025.
- Nemo, qui représentait la Suisse, a été la première personne non-binaire à remporter l’Eurovision.
- Début mai, le Sénat mexicain a voté une loi interdisant les thérapies de conversion. (“pratiques ayant pour but de « traiter » des personnes homosexuelles pour leur faire renoncer à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre”, comme s’il s’agissait d’une maladie)7.
🎮 T’as la ref ? | Le quizz VRAI ou FAUX ?
🗣 La parole est à vous !
Le 28 mai, le Sénat a voté une loi pour interdire les transitions de genre chez les mineurs : interdiction de traitements hormonaux et stricte contrôle des “bloqueurs de puberté”). Ces traitements permettent de lutter contre la dysphorie de genre (souffrance liée à l’inadéquation entre le sexe de naissance et le genre ressenti)
Pour en savoir plus : “Mineurs transgenres : familles et professionnels de santé s’inquiètent de la mise en cause des parcours de soins”, Mattea Battaglia et Solène Cordier, Le Monde, 29 mars 2024
Et toi, qu’en penses-tu ? (dis-le nous en commentaire)
🥽 D’autres refs à aller checker
J’ai 5 minutes :
- Page Instagram Paint – pour les dernières nouvelles LGBTQ+
- Page Instagram de Salinleon et son podcast Transmance – sur la transidentité FtoM
- Site https://cestcommeca.net/ – pour des infos et ressources supplémentaires
J’ai plus de temps :
- Podcast: Coming out, de Julia LAYANI et Elise GOLDFARB (2020 et en cours)
- Documentaire: FRANCE, David. “Marsha P. Johnson : Histoire d’une légende”. 1h45. Etats Unis (2017)
- Documentaire: VEITH, Frédérique. “Un symbole, une cause – le drapeau arc-en-ciel”. 23 min. Allemagne (2023)
- Documentaire: PERREAU, Aurélia. “Homos en France”. 1h46. France (2023)
Merci à Morgane pour la bannière !
Sources
- LGBT+ Pride 2023 : 10% des Français s'identifient comme LGBT; Ipsos, 2023
- LGBT+ Pride 2023 : 10% des Français s'identifient comme LGBT”; Ipsos, 2023
- Personnes intersexes Le HCDH et les droits de l’homme des personnes LGBTI; OHCHR, 2023
- “Le Genre”; SOS Homophobie
- “Orientation Sexuelle; SOS Homophobie
- “The “L” In LGBT, And Why Order Matters”; The Foreword, 2019
- « Thérapie de conversion » des homosexuels : que dit la loi de 2022 ?; Le Monde, août 2023
Article très attendu qui clarifie des termes mal maitrisés ou compris, merci !
Intéressant et très utile cette petite remise à jour sur le sujet. Merci la Ref.
Merci la Ref, je comprends mieux ces concepts qu’il me semble important de maitriser pour plus de tolérance, d’empathie et d’inclusivité 🙂