Malgré les progrès sociétaux, les violences sexistes et sexuelles persistent. Dans la rue, au travail, à l’école, en famille, à l’université, dans les transports… il n’est pas toujours évident de savoir comment réagir lorsqu’on est témoin d’une telle scène. Cette fiche propose des pistes d’actions et des manières de communiquer avec la victime.
Pour rappel, la non-assistance à personne en danger dans le cadre d’un crime ou d’un délit est punie par la loi (5 ans de prison et 75 000 euros d’amende – article 223-6 du Code pénal), lorsque l’assistance est possible sans mettre l’aidant ou l’aidante en danger.
Sommaire
📊 Les numéros utiles
police nationale, à joindre en cas d’urgence ou pour toute question face à un danger éventuel, en fournissant un maximum de détails sur la situation (lieu, nombre de personnes, niveau de risque…).
Violences Femmes Info est le numéro national de référence pour l’écoute et l’orientation des femmes victimes de violences et pour l’entourage de la victime. Numéro gratuit | anonyme | 24h/24 et 7j/7
numéro national d’urgence auquel envoyer un SMS si vous ne pouvez pas parler, et pour les personnes sourdes et malentendantes
👀 Réagir à la situation
Les règles de bases
- Ne jamais se mettre en danger personnellement
- Ne pas hésiter à appeler le 17 ou le 3919
- Connaître les faits : quels sont les différents types de violences sexistes et sexuelles et ce qu’en dit la loi (fiche à venir)
- Informer les victimes sur les associations compétentes
Témoin… dans l’espace public
Intervenir dépend de la dangerosité de la situation, mais il existe d’autres solutions pour aider une victime que de confronter l’agresseur. L’association Stand’Up propose différentes réactions grâce à la technique des 5D :
- 👀 Distraire l’agresseur => ex : faire semblant de trébucher pour écarter l’agresseur
- 📞 Déléguer le passage à l’action à quelqu’un => ex : demander de l’aide au conducteur ou à la conductrice du bus
- 📢 Diriger : s’adresser à l’agresseur pour qu’il arrête => ex : “laissez-la tranquille !” / et à la victime “avez-vous besoin d’aide ?”
- 📸 Documenter la scène avec des preuves => ex : filmer la scène à condition d’être en sécurité, et transmettre la vidéo à la victime
- 💬 Dialoguer avec la victime => ex : “j’ai vu ce qu’il s’est passé, je peux témoigner, veux-tu que je t’accompagne porter plainte ?”
💡Info cadre légal : ai-je le droit de filmer une situation d’agression malgré le droit à l’image ? Il est interdit de poster une vidéo en ligne sans le consentement des personnes reconnaissables. Vous pouvez filmer et fournir la vidéo à la victime pour qu’elle s’en serve comme preuve devant la justice.
Ces techniques fonctionnent particulièrement bien pour le harcèlement de rue mais peuvent s’appliquer à d’autres formes de violences sexistes et sexuelles. Si une personne est victime d’une main aux fesses par exemple, vous pouvez lui expliquer (Dialoguer) qu’il s’agit d’une agression sexuelle et que vous pouvez en témoigner devant les forces de l’ordre si elle décide de porter plainte.
Témoin… au travail
Si vous êtes témoin de violences sexistes et sexuelles au travail, vous devez faire un signalement. Il peut être fait auprès :
- D’une personne « référente lutte contre le harcèlement sexuel et agissements sexistes »
- Des responsables RH
- Du dirigeant ou de la dirigeante
- D’un ou une déléguée syndicale
💡💡 En tant que témoin, vous bénéficiez d’une protection juridique particulière : aucune personne salariée, en formation ou en stage ne peut être sanctionnée, licenciée ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire pour avoir témoigné de faits de harcèlement sexuel (articles L. 1153-3 et L. 1153-4 du code du travail)
Si le dirigeant ou la dirigeante est en cause, et qu’il n’existe pas de délégation syndicale dans l’entreprise, vous pouvez vous adresser directement à l’inspection du travail.
🔎 Soutenir la victime
Comment réagir avec la victime ?
✅ Nommer les faits, mettre des mots sur le vécu de la victime pour ne rien minimiser et montrer que cette expérience est violente.
✅ Soutenir la victime après les faits : demandez-lui si elle va bien, s’il y a quelque chose que vous puissiez faire pour elle.
✅ Proposer à la victime de témoigner, lui transmettre vos éventuelles preuves. Lui laisser vos coordonnées si elle ne veut pas porter plainte de suite.
Quoi dire ?
- « La loi interdit et punit ces actes et propos »
- « L’agresseur est le seul responsable »
- « Vous n’y êtes pour rien »
- « Je peux vous accompagner vers les forces de l’ordre, la sécurité… »
- « Je peux rédiger pour vous un témoignage dans lequel je décris ce j’ai vu/entendu »
- « Vous pouvez être aidée/aidé »
Ce qu’il ne faut pas faire
⛔ Remettre en cause le récit de la victime : elle doit se sentir crue et soutenue, ne pas atténuer la responsabilité de l’agresseur.
⛔ Prendre une décision à la place de la victime : à moins d’un danger immédiat, les démarches doivent être faites avec l’accord de la victime
⛔ Juger les choix, comportements, ou les vêtements de la victime : aucune attitude ne justifie l’usage de violence
💡 Self-care : être témoin de violence, ce n’est pas anodin ! N’hésitez pas à demander de l’aide à votre tour, auprès d’associations d’aides aux victimes.
💃 Ça bouge par ici !
Lors d’une situation de détresse, appeler la police n’est pas toujours un réflexe pour tout le monde (possibilité de minimiser les faits, appréhension des forces de l’ordre, sentiment de honte…). L’application App-Elles permet de se connecter à un réseau de trois personnes de confiance pour pouvoir les contacter immédiatement en cas de danger. Vous pouvez donc vous y référencer afin de pouvoir demander de l’aide ou devenir “protecteur” ou “protectrice” de quelqu’un.
🎮 T’as la ref ? | Le quizz VRAI ou FAUX ?
🥽 D’autres refs à aller checker
- La formation Stand’Up sur le harcèlement de rue et la vidéo d’Eva Longoria qui illustre les 5D
- Les témoignages relayés par le gouvernement pour comprendre l’importance de réagir
- Le tchact Comment on s’aime, de l’association Nous Toutes
Merci à Morgane pour la bannière !
Très utile et simple à comprendre ! Merci !