Sommaire
I. Que pensent les Français et Françaises de l’IVG ?
“il ne faut pas perdre de vue que, aujourd’hui, les obstacles à l’IVG se trouvent plus dans sa mise en œuvre et donc dans l’effectivité du droit. Il y a, par exemple, encore une clause de conscience spécifique à l’IVG qui permet à certains praticiens de refuser de la pratiquer. Il y a aussi des problèmes au niveau des hôpitaux publics pour accéder à un certain nombre de services."
II. Mise en perspective par rapport aux États-Unis
“N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant”.
“Aux États-Unis, cela fait 50 ans qu’une droite chrétienne et conservatrice s’oppose à l’avortement. Ces mouvements se sont amplifiés et Trump les a vivement encouragés et a donné, au sein de la Cour suprême, une place importante aux juges extrêmes. Est-ce qu’on est à l’abri de ça en France ? Je ne suis pas sûre. Ces mouvements existent ici aussi. Ils existent également en Europe et sont très bien organisés. Ce sont eux qui ont travaillé avec le gouvernement polonais contre l’avortement.”
III. Les avis politiques
IV. Un droit qui reste cependant limité et inégal sur le territoire
“L'IVG apparaît en effet bien souvent comme simplement “tolérée” en France mais pas toujours garantie. (...) Dans les faits, ce droit chèrement et durement acquis demeure fragile et il faut demeurer extrêmement vigilant sur l’exercice de celui-ci si l’on veut garantir à l’ensemble des femmes présentes sur le territoire français un égal droit d’accès et une réelle liberté de choix quant à la méthode (médicamenteuse ou chirurgicale)”.
De nombreuses structures ont fermé ces dernières années : selon le Planning Familial, 130 centres d’IVG ont fermé en 15 ans ; et selon le Monde, 45 établissements hospitaliers pratiquant l’IVG ont fermé entre 2007 et 2017. Si ces chiffres sont en baisse, le nombre d’IVG, lui, reste stable, provoquant ainsi un manque d’infrastructures par rapport aux besoins observés dans certains départements. Le phénomène des déserts médicaux concerne également la pratique de l’IVG.
Peu de professionnels pratiquent l’IVG : l’acte médical étant peu valorisé et faiblement rémunéré, il n’intéresse pas les praticiens d’un point de vue technique et scientifique. Par conséquent, les professionnels sont dans la majorité âgés, peu nombreux et parfois même absents sur certains territoires.
Certains établissements ou praticiens refusent de pratiquer l’IVG : en raison de convictions personnelles et de la double clause de conscience spécifique à l’IVG, ou par manque de service d’orthogénie (méthodes de régulation et de planification des naissances) dans certains hôpitaux.
- La désinformation constitue aussi un frein d’accès à l’IVG : malgré le délit d’entrave à l’IVG, il existe encore des sites fournissant des informations biaisées et idéologiquement orientées, qui désorientent les femmes sous apparence de neutralité voire leur mettent une pression psychologique pour les convaincre de ne pas avorter. L’un des sites internet les plus connus sur l’avortement diffuse une propagande anti-avortement et propose une ligne gratuite d’appel. Pour y faire face et contrer les informations erronées, le site ivg.gouv.fr a été lancé.
Merci à Naël pour la bannière !