Sommaire
I. De 1905 à 1911 : la Révolution Constitutionnelle
II. De 1925 à 1979 : sous la dynastie des Pahlavi
1. Sous Reza Chah
L’éducation des femmes – urbaines, de classe moyenne ou supérieure – progresse : elles accèdent à l’université sous Reza Chah, ce qui fait de l’Iran l’un des pays du Moyen-Orient les plus avancés sur la question. Mais leurs droits politiques n’évoluent pas et le modèle familial reste imprégné des lois islamiques (tutelle du mari, interdiction des mariages avec un non-musulman, polygamie…).
2. Sous Mohammad Reza Chah (fils de Reza Chah)
Le Chah octroie pour la première fois des droits politiques aux femmes, notamment le droit de vote et le droit d’éligibilité aux élections. Certaines femmes deviennent parlementaires. Cependant, il s’agit d’une minorité et leur participation est marginale. D’un point de vue social, d’autres avancées sont atteintes comme le droit au divorce, l’accès à la magistrature ou à l’armée, le recul de l’âge du mariage à 18 ans… En 1968, Farrokh-Rou Parsa devient la première femme nommée ministre de l’Éducation – à titre de comparaison, la première femme française nommée ministre le devient en 1947. Néanmoins, comme sous le règne de son père Reza Chah, le modèle familial reste influencé par des traditions islamiques.
« Il leur donna le droit de vote, leur ouvrit les portes des universités (…) et des postes ministériels. (...) Le Chah modernisa le pays et cela provoqua la rage des religieux, qui ne lui pardonnèrent jamais d’avoir accordé le droit de vote aux femmes. Les Iraniennes possédaient une liberté comparable aux femmes des pays occidentaux et pouvaient s'habiller comme elles l'entendaient ».
Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne
3. Une remise en question progressive du règne des Pahlavi
“Nul ne peut nier que, sous le règne du Chah, la plupart des Iraniens ont connu une véritable amélioration de leurs conditions de vie.” (...) “Plus le Chah modernise le pays et plus les ressentiments de la population augmentent.” 2
Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne
Néanmoins, “la question est de savoir pourquoi cette répression est devenue insupportable aux Iraniens, alors qu’avant et après le Chah, les régimes les plus dictatoriaux n’ont pas suscité une telle réaction.”
“En prétendant s’inquiéter de l’avenir de l’islam et des musulmans. (...) À les entendre, la Révolution Blanche du Chah ne vise qu’à détruire la croyance des Iraniens. (...) Maîtres de la manipulation, les religieux parviennent aisément à rendre suspecte la légitimité des changements, à tel point que, peu de temps après le début des réformes, le mécontentement populaire ne manque pas de se faire entendre”.
“Au nom du rejet de l’occidentalisation, ce sont tous les principes démocratiques qui sont regardés d’un mauvais oeil”.
III. La révolution iranienne pré République Islamique (7 janvier 1978 – 11 février 1979)
IV. Ce que pensent les femmes en 1979
"Le Chah veut faire de vos filles des prostituées" : c’est avec ce discours que l’ayatollah Khomeyni est arrivé au pouvoir" (...) "La société iranienne de l’époque était encore très traditionaliste et ils [tombèrent] dans le piège."
Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne
“J’ai manifesté (en 1979) parce que M. Khomeyni avait d’abord dit que les femmes sont tout à fait égales aux hommes mais aussitôt arrivé ici, il a commencé à parler comme quelqu’un du Moyen-Âge. L’Iran d'aujourd'hui est politiquement et socialement comme l’Europe du Moyen-Âge. (...) On n’ose pas dire ce qu’on veut dire. (...) Je voudrais parler des femmes qui voudraient étudier, travailler, nous étions comme vous en Europe (sous le régime du Chah). Le Chah était libéral, démocratique, au moins envers les femmes de l’Iran. (...) Maintenant, seulement parce que vous marchez dans la rue, on se sent libre de vous battre (...).”
« L’ayatollah Khomeyni construisit tout un discours autour des femmes […]. Les religieux travaillèrent beaucoup dessus (...) Il y avait des hommes qui étaient royalistes, antireligieux, mais qui étaient contents quand Khomeyni imposa le voile. Ils disaient que la pudeur était revenue dans le pays. »
Conclusion
Merci à Morgane pour la bannière !
Sources
- Comment la condition des femmes a-t-elle évolué en Iran ?, Geo
- La malédiction du religieux : la défaite de la pensée démocratique en Iran, Mahnaz Shirali (2012)