En 2022, 39 millions de personnes vivent avec le VIH (définition juste en dessous) à travers le monde et entre 4 200 et 5 700 en France. Les statistiques montrent que 54% des nouveaux cas concernent des personnes hétéro1. Pourquoi en parler sur la ReF ? Féminisme et lutte contre le sida sont liés car ces deux combats visent à protéger les droits et la santé de tous et toutes, en reconnaissant que les femmes et les hommes peuvent être touchés différemment par cette maladie.
Termes clés tels que définis par Prévention SIDA (Le VIH c’est quoi ?) :
Alors que le taux de personnes séropositives et malades du sida augmente à travers le monde, les films sur le sida permettent de sensibiliser sur la maladie. Voir un film sur le sida est aussi l’occasion de faire un travail de mémoire sur l’épidémie et de revenir sur la crise liée au sida des années 80 et 90. La ReF vous propose une sélection de 6 films sur le sida pour mieux comprendre l’impact culturel et social de cette épidémie.
Philadelphia, réalisé par Jonathan Demme en 1993, est le premier film d’Hollywood sur le sida.
Il raconte l’histoire d’un avocat, Andrew Beckett (joué par Tom Hanks), qui est licencié de son cabinet quand les associés découvrent qu’il est atteint du sida. Il se lance alors dans un combat pour défendre ses droits. Il fait appel à Joe Miller (interprété par Denzel Washington) qui est initialement réticent en raison des préjugés liés à la maladie.
Ce film traite à la fois de l’épidémie du sida aux États-Unis mais aussi du racisme ambiant auquel est confronté Joe Miller.
Philadelphia a marqué un tournant dans la représentation cinématographique du sida. En mettant en lumière les luttes d’Andrew Beckett pour la justice et la reconnaissance de sa dignité, le film a contribué à sensibiliser le grand public aux réalités de la maladie et à l’impact des préjugés envers celle-ci.
Le film a reçu plusieurs récompenses, dont 2 Oscars, et a été largement salué pour sa capacité à humaniser les personnes vivant avec le VIH/sida.
« Philadelphia est un film qui m’a particulièrement marquée, notamment par sa bande originale, la chanson Streets of Philadelphia de Bruce Springsteen. Ce morceau accompagne magnifiquement l’atmosphère du film et ne m’a pas quittée pendant des jours après avoir regardé ce drame.
Une scène qui m’a frappée est celle de la première rencontre entre Andrew Beckett et Joe Miller. Par ses silences, regards, gestes, Denzel Washington réussit à transmettre la réserve, le dégoût et la peur de son personnage face au sida. J’ai particulièrement apprécié la sensibilité avec laquelle est dépeinte l’incompréhension, la peur face au sida, mais également les répercussions sociales et la discrimination. »
Ségolène, stagiaire chez la ReF media
juillet 2024
Dallas Buyers Club est un film dramatique sorti en 2013, réalisé par Jean-Marc Vallée et inspiré d’une histoire vraie.
Il relate l’histoire de Ron Woodroof, un électricien texan touché par le sida en 1985, alors que la maladie était mal comprise et sans traitement. Lors de son diagnostic, les médecins lui annoncent qu’il n’a plus que 30 jours à vivre. Mais Ron refuse d’accepter cette situation et se met à chercher des traitements alternatifs, ceux de la FDA (Food and Drug Administration) étant inefficaces.
Après avoir découvert au Mexique une thérapie à base de médicaments non autorisés aux États-Unis et suite à des résultats positifs, Ron décide de créer un « Dallas Buyers Club » pour fournir ces traitements non homologués à d’autres personnes séropositives contre une cotisation mensuelle. Il s’associe avec Rayon, une femme trans séropositive, pour gérer le club. Le club devient rapidement populaire parmi les personnes atteintes du sida à Dallas, offrant un espoir là où la médecine traditionnelle avait échoué. Mais Ron et Rayon se heurtent aux autorités médicales et pharmaceutiques, qui tentent de fermer le club.
Ron se bat contre la maladie et contre les préjugés, transformant sa propre perspective sur la vie et sur la communauté LGBTQ+ qu’il avait précédemment méprisée.
Dallas Buyers Club a eu un impact significatif en suscitant des discussions sur les pratiques médicales et les droits des patients. Le film a été acclamé par la critique, et Matthew McConaughey et Jared Leto ont remporté les Oscars du meilleur acteur et acteur secondaire pour leurs performances. Il a contribué à sensibiliser le public sur les difficultés rencontrées par les personnes atteintes du sida dans les années 1980 et l’importance de l’accès aux traitements.
The Normal Heart est un film sur le sida réalisé par Ryan Murphy et basé sur la pièce de théâtre éponyme de Larry Kramer, un activiste gay de renom.
Le récit se déroule au début des années 1980 à New York, alors que l’épidémie du sida commence à ravager la communauté LGBTQ+, tandis que les autorités et la société restent indifférentes.
Ce film sur le sida suit Ned Weeks, un écrivain-activiste qui fonde le Gay Men’s Health Crisis (GMHC) afin d’aider les hommes gays atteints de la maladie. Ned lutte contre les symptômes mais aussi contre l’indifférence et les préjugés profondément enracinés qui entourent la communauté gay à l’époque. Le personnage de Felix Turner, le compagnon de Ned, apporte une dimension personnelle au film, montrant la tragédie humaine derrière les chiffres et statistiques souvent associés à la crise du sida.
The Normal Heart ne mâche ni ses mots ni ses images, montrant crûment les ravages du sida et l’impact dévastateur sur la communauté gay : aux États-Unis, 730 000 personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie3. Le film dénonce l’inaction des autorités et la stigmatisation associée à la maladie. Il réussit à capturer non seulement l’horreur de l’épidémie mais aussi l’esprit de résistance et d’unité qui a émergé au sein de la communauté gay.
Ce film sur le sida a été largement salué pour sa représentation réaliste et émotive de l’activisme gay. Il a reçu plusieurs nominations et récompenses, y compris un Emmy Awards pour le meilleur film télévisé, soulignant son importance dans la culture populaire et la mémoire collective de l’épidémie du sida.
« L’atmosphère parfois étouffante et la capacité de The Normal Heart à transmettre des émotions brutes, authentiques m’ont marquée ; en particulier le monologue d’un des personnages du film (Tommy Boatwright) qui parle de son ami décédé, avec une colère, du dégoût, et une tristesse bouleversantes. La panique des activistes et des personnes touchées par le sida contribue à créer cette atmosphère poignante, étouffante, mais permet également de rendre compte de la situation tragique. »
Ségolène, stagiaire chez la ReF media
juillet 2024
Plaire, aimer et courir vite est réalisé par Christophe Honoré et sort en 2018.
Ce film dépeint une histoire d’amour dans le Paris des années 1990, marqué par l’épidémie du sida. Au centre du récit se trouvent Jacques, un écrivain atteint du sida interprété par Pierre Deladonchamps, et Arthur, un jeune étudiant incarné par Vincent Lacoste. Le film explore les rencontres éphémères et les sentiments intenses qui naissent entre les deux hommes malgré la conscience de la maladie de Jacques.
Ce dernier, en dépit de sa maladie et de son statut de père célibataire, est partagé entre vivre pleinement sa relation et protéger Arthur des conséquences de son état de santé. Arthur, lui, cherche à s’affranchir de ses aventures passées en vivant intensément cette nouvelle relation.
Ce film sur le sida se distingue par sa sensibilité artistique et son traitement respectueux et délicat de la crise du sida dans les années 80 et 90, et propose une réflexion subtile sur l’amour, la vie et la mort.
120 battements par minute est réalisé par Robin Campillo en 2017.
Ce film sur le sida aborde de manière poignante et engagée la lutte menée par le groupe militant Act Up – Paris dans les années 1990, face à l’épidémie qui ravageait la communauté LGBTQ+ et plus largement la société française. Le film se concentre sur plusieurs personnages principaux engagés dans cette lutte :
Le récit se déroule principalement lors des réunions du groupe, des actions de sensibilisation choc menées dans les espaces publics et les écoles et montre aussi les confrontations avec les autorités de santé et les laboratoires pharmaceutiques. Il rend hommage à la colère et à la détermination des militants et militantes à faire entendre leur voix et à obtenir des avancées concrètes dans la lutte contre le sida.
Le film explore aussi les relations personnelles des protagonistes, leurs espoirs et leurs peurs face à une maladie qui emporte trop de leurs partenaires et de leurs proches. Il met en lumière les tensions politiques et émotionnelles au sein du groupe, ainsi que les dilemmes moraux auxquels les membres sont confrontés.
120 battements par minute a été largement acclamé pour sa représentation réaliste et émotive de l’activisme et de la crise du sida, et pour la mise en lumière du rôle crucial des associations. Le film a remporté plusieurs prix, dont le Grand Prix au Festival de Cannes.
“Ce qui m’a particulièrement touchée dans ce film sur le sida, c’est la bande originale et la volonté de montrer que malgré la crise, les morts et la maladie, la vie continuait encore, que ce soit à travers des danses, chants, manifestations, ou encore des relations amoureuses. La scène de 120 battements par minute qui m’a le plus frappée est une manifestation lors d’un die-in (manifestation pendant laquelle les participants s’allongent et font semblant d’être morts), suite au décès d’un des activistes : les cris des manifestants m’ont marquée – ils témoignaient à la fois d’une tristesse, colère, et d’un désespoir terribles. »
Ségolène, stagiaire chez la ReF media
juillet 2024
Bohemian Rhapsody, réalisé par Bryan Singer et Dexter Fletcher et sorti en 2018 est un hommage au groupe de rock emblématique Queen.
Le film retrace l’ascension fulgurante du groupe à partir de sa formation en 1970, mettant en lumière la créativité musicale de ses membres : Freddie Mercury, Brian May, Roger Taylor et John Deacon.
Ce film qui traite du sida en arrière-plan et du groupe Queen explore avec émotion la vie personnelle de Mercury, y compris ses luttes avec sa sexualité et sa santé, notamment sa relation avec Mary Austin et sa découverte du VIH.
Bohemian Rhapsody a eu un impact culturel majeur, notamment en ravivant l’intérêt pour la musique de Queen et en sensibilisant une nouvelle génération aux défis personnels de Freddie Mercury. Le film a rencontré un énorme succès, remportant plusieurs prix, dont un Oscar pour la performance de Rami Malek qui interprète Freddie Mercury.
Ces six films sur le sida offrent des perspectives variées sur l’épidémie de sida, mettant en lumière l’importance de la sensibilisation et de l’activisme. Quels autres films sur le sida conseilleriez-vous ? Partagez nous vos recommandations et vos impressions en commentaire !
Média de référence pour construire son avis sur le féminisme, en toute bienveillance.
ceci est le off-canvas sidebar